“Menace de grève dans la construction résidentielle : l’APCHQ soumet une « dernière offre »”
À quelques heures du déclenchement prévu d’une grève dans la building résidentielle, l’APCHQ a déposé une « dernière offre » à l’Alliance syndicale.
La grève générale illimitée dans le secteur de la building résidentielle est annoncée pour 0 h 01 dans la nuit de mardi à mercredi.
L’Affiliation des professionnels de la building et de l’habitation du Québec (APCHQ) et l’Alliance syndicale discutaient encore en fin d’après-midi, mardi, dans une ultime rencontre pour éviter la grève.
Cette offre bonifiée à 18 % représente une hausse de 1,5 % sur 4 ans par rapport à l’offre déposée le 22 avril dernier, et de 6 % sur les offres initiales. L’APCHQ rappelle que toutes ses offres ont été refusées, incluant une offre intérimaire qui donnait une augmentation immédiate de salaire aux travailleurs et travailleuses de 5 % pour la première année
, affirme l’affiliation patronale qui négocie pour le secteur résidentiel.

Lundi soir, l’Affiliation des professionnels de la building et de l’habitation du Québec a annoncé avoir présenté «une nouvelle offre exploratoire majorée» à l’Alliance syndicale.
Photograph : Radio-Canada / François Gagnon
L’APCHQ multiplie les efforts pour éviter cette grève et trouver une entente négociée. Si l’deadlock devait persister, l’Affiliation demande à l’Alliance d’accepter rapidement l’offre d’aller en médiation-arbitrage afin d’avoir une résolution rapide du conflit
, a-t-elle ajouté.
Un arbitrage doit être accepté par les deux events.
Le porte-parole de l’Alliance syndicale de la building, Alexandre Ricard, a estimé que la contreproposition de l’APCHQ a été déposée pour se rendre en arbitrage plutôt que pour arriver à une entente négociée
.
L’offre de l’APCHQ ne respecte pas les paramètres financiers fixés par les membres de l’Alliance syndicale et imposerait des reculs importants qui n’avaient pas été mentionnés précédemment en négociation.
En matinée, l’Alliance laissait entendre qu’à moins que les events trouvent un terrain d’entente à l’ultime rencontre de mardi après-midi, la grève serait déclenchée comme prévu cette nuit.
L’Alliance syndicale regroupe tous les syndicats de la building, soit, par ordre d’significance décroissante : la FTQ-Development, le Syndicat québécois de la building, le Conseil provincial du Québec des métiers de la building (Worldwide), la CSD-Development et la CSN-Development.
Par l’intermédiaire des cinq, elle représente 200 000 travailleurs, dont une partie travaille dans le secteur résidentiel.
Seul secteur de la building sans nouvelle conference
Les trois autres secteurs de l’industrie de la building ont renouvelé les conventions collectives 2025-2029, à savoir le génie civil et la voirie, l’industriel, et l’institutionnel-commercial.
Dans tous les cas, c’est la même Alliance syndicale qui a réglé, mais avec une affiliation patronale différente selon le secteur d’activité.
Ces ententes prévoient des augmentations de salaire de l’ordre de 8 % en 2025, de 5 % en 2026, de 5 % en 2027 et de 4 % en 2028.
Il importe de souligner que, contrairement à ce qui prévaut dans les autres secteurs d’activité économique, les augmentations de salaire qui sont négociées dans l’industrie de la building ne sont pas rétroactives à la date d’échéance de la précédente conference collective.
Les travailleurs perdent donc de l’argent qu’ils ne récupéreront pas lorsque la conference collective n’est pas renouvelée à l’échéance. Leur conference est échue depuis le 30 avril.

Selon l’APCHQ, le Québec ne serait pas en mesure de se permettre une grève de la building résidentielle en raison de la crise du logement et de l’explosion du coût des chantiers. (Photograph d’archives)
Photograph : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Une rémunération de 10 % inférieure
L’APCHQ, de son côté, fait valoir qu’il y a actuellement pénurie de logements et que le Québec ne peut se permettre une grève dans le secteur résidentiel. Avec la hausse des coûts de building, elle affirme qu’elle doit veiller à ce que les coûts restent abordables pour les consommateurs.
L’Alliance syndicale, quant à elle, rappelle qu’il n’y a pas que les salaires qui comptent dans les coûts de building, mais aussi le coût des matériaux, des terrains et des taxes foncières.
L’Alliance souligne également que les salaires sont déjà inférieurs dans le secteur résidentiel par rapport aux autres secteurs de la building. Elle évoque une rémunération inférieure de 6,5 % à 14 % dans le secteur résidentiel, selon le métier.
Pour un charpentier-menuisier, par exemple, la rémunération est inférieure de 10 % dans le résidentiel par rapport au secteur institutionnel-commercial, selon l’Alliance.
Ces données ne tiennent pas compte des augmentations de salaire qui viennent d’être accordées dans les trois autres secteurs qui ont renouvelé leur conference collective respective.
Avec les informations de Gabrielle Proulx
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